Nadja, Chris, Muriel Imprimer
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Écrit par yago   
Jeudi, 17 Juin 2010 12:00

Bonjour!

Cela fait un moment que je ne vous ai pas publié quelques critiques concernant des bouquins. J'ai, comme certains doivent le savoir, eu pas mal de temps pour lire ces derniers temps. Du bon, du moins bon, et de l'EXCELLENT!!!

Je vous passe le bon et le moins bon, et je vous parle de l'excellent....Tout d'abord, un "classique":


"Nadja" (ed. Gallimard 1964), célèbre livre d'André Breton. Au delà de la dimension intellectuelle qu'il lui malheureusement est attribué, ce bouquin m'a touché. Je ne le connaissais que de nom, avais lu de nombreuses référence à ce livre, et je m'étais armé pour lire un ouvrage presqu'essentiellement romantique. C'est pourquoi, avec les circonstances dans lesquelles je l'ai lu, j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans, toutefois, après plusieurs pages, on se laisse facilement guider par la curiosité.....

 

 

Ce livre est un brin autobiographique, un brin philosophique, très poétique, mais complètement surréaliste!!! J'ai relevé quelques passages, peut-être les trouve-t-on également dans  d'autres résumé, mais j'ai bien aimé, ce ne sont probablement pas les meilleurs. Toutefois, au moment de les lire, ils m'ont marqué:

"Nous déambulons par les rues l'un près de l'autre, mais très séparément. Elle répète à plusieurs reprises, scandant de plus en plus les syllabes:

- le temps est taquin. Le temps est taquin parce qu'il faut que toute chose arrive à son heure." P.120

"Je ne veux plus me souvenir, au courant des jours, que de quelques phrases, prononcées devant moi ou écrites d'un trait sous mes yeux par elle, phrases qui sont celles où je retrouve le mieux le ton de sa voix et dont la résonance en moi demeure si grande:

- Avec la fin de mon souffle, qui est le commencement du vôtre.

- Si vous vouliez, pour vous je ne serais rien, ou qu'une trace.

- Le rose est mieux que le noir, mais les deux s'accordent.

- Devant le mystère. Homme de pierre, comprends-moi.

- Pourquoi cette balance qui oscillait dans l'obscurité d'un trou plein de boulets de charbon?

- Je savais tout, j'ai tant cherché à lire dans mes ruisseaux de larmes." P.135-136.

Pages 181 à 183:

"...Toi qui me fais tant regretter d'avoir écrit cette phrase absurde et irrétractable sur l'amour, le seul amour, tel qu'il ne peut être qu'à toute épreuve". Toi qui, pour tous ceux qui m'écoutent, ne dois pas être une entité mais une femme, toi qui n'es rien tant qu'une femme, malgré tout ce qui m'en a imposé et m'en impose en toi qpour que tu sois la Chimère. Toi qui fais admirablement tout ce que tu fais et dont les raisons splendides, sans confiner pour moi à la déraison rayonnent et tombent mortellement comme le tonnerre. Toi la créature la plus vivante, qui ne parais avoir été mise sur mon chemin que pour que j'éprouve dans toute sa rigueur la force de ce qui n'est pas éprouvé en toi. Toi qui ne connais le mal que par ouï-dire. Toi, bien sûr, idéalement belle. Toi que tout ramène au point du jour et que par cela même je ne reverrai peut-être plus...."....

Et pour finir, un peu de philo, une citation de Hegel page 185: " Chacun veut et croit être meilleur que ce monde qui est sien, mais que celui qui est meilleur ne fait qu'exprimer mieux que d'autres ce monde même."

Voilou, fini pour Nadja, lisez-le, vous n'en aurez pas pour longtemps....Mais par contre après vous en aurez pour un moment de réflexion....

Le résumé, est...compliqué, et je n'arriverais pas à restituer l'ambiance...le suréalisme et le romantisme de l'ouvrage, je risquerais d'entamer votre curiosité....(et puis, sincèrement, c'est pas facile...lol), lisez-le...simplement.

 

La suite.....

Une autre oeuvre que je viens de finir de lire, une oeuvre bien connue du grand public "Into the wild" de Jon Krakauer aux éditions 10|18. Je sais, j'suis un peu "à la bourre", mais j'essaye parallèlement d'avoir une vie sociale, de bosser, de faire du sport.....Bref, pas que ça à foutre non plus, hein?

Oui, je sais, il s'agit de l'affiche du film. Mais l'édition que j'ai acheté  date de 2008 et a repris en couverture cette affiche....donc...

Si vous avez vu le film (ce qui n'est pas encore mon cas à l'heure ou j'écris ces lignes), vous connaissez l'histoire...Pour les autres, le 4 ème de couverture:

"Toujours plus loin. Toujours plus au nord. Toujours plus seul. Inspiré par ses lectures de Tolstoï et de Thoreau, Christopher McCandless a tout sacrifié à son idéal de pureté et de nature. En 1990, une fois son diplôme universitaire en poche, il offre ses économies à une association caritative et part, sans un adieu, vers son destin. Celui-ci s'achèvera tragiquement au coeur des forêts de l'Alaska....

Jon Krakauer évoque aussi à travers cette échappée belle ceux qui, un jour, ont cherché à quitter la civilisation et à dépasser leurs limites."

Il est magnifique...L'histoire, et sa philosophie, j'ai retenu des passages tenus de Chris McCandless lui-même:

P33: "Je désirais le mouvement et non une existence au cours paisible. Je voulais l'excitation et le danger, et le risque de me sacrifier pour mon amour. Je sentais en moi une énergie surabondante qui ne trouvait aucun exutoire dans notre vie tranquille." Léon Tolstoï, Le bonheur conjugal.

Dans une lettre de Chris à Ron (Ronald A. Frantz): " .[..]J'aimerais te redonner ce conseil encore une fois: je pense que tu devrais changer radicalement ton style de vie et te mettre à faire courageusement des choses que tu n'aurais jamais pensé à faire, ou que tu as trop hésité à essayer. Il y a tant de gens qui ne sont pas heureux et qui, pourtant, ne prendront pas l'initiative de changer leur situation parce qu'ils sont conditionnés à vivre dans la sécurité, le conformisme et le conservatisme, toutes choses qui semblent apporter la paix de l'essprit, mais rien n'est plus nuisible à l'esprit aventureux d'un homme qu'un avenir assuré. Le noyau central de l'esprit vivant d'un homme, c'est sa passion pour l'aventure..[...]".

p237: " Il avait raison de dire que  vivre pour les autres est le seul bonheur assuré dans la vie."

p263 : "Et ainsi, il apparut que seule une vie semblable à la vie de ceux qui nous entourent, unie à elle sans un accroc, est la vie véritable, et que le bonheur non partagé n'est pas le bonheur....et c'était cela qui était le plus contrariant, le bonheur n'est vrai que quand il est partagé".

Bon, aller, un dernier passage (p 275), un poème cette fois. Ce poème est de Robinson Jeffers (que perso je ne connais ni d'Eve ni d'Adam), il s'intitule "les sages dans leurs mauvaises heures":

"La mort est une fière alouette des prairies,

Mais ceux qui meurent en ayant voulu égaler les siècles

Par des oeuvres qui vont au-delà de la chair et des os

N'ont fait que chercher un abri pour leur faiblesse.

Les montagnes sont des pierres mortes.

Les uns admirent, les autres haïssent

Leur stature et leur tranquillité insolente.

Elles n'en sont ni attendries ni troublées

Et bien peu de mourants, dans leurs pensées, les imitent."

Voilou, là aussi, bien entendu, je vous le conseille, il est vraiment génial. Encore une fois, je ne sais pas comment est le film, tout le monde semble s'accorder pour dire qu'il est excellent...On verra. Mais restitue-t-il complètement cette atmosphère que personnellement j'ai trouvée poétique, cette impression de grandeur d'âme, d'ouverture? Cette impression que chaque processus de sa pensée est reconstituée....ça donne réellement envie de faire pareil....Qu'importe l'issue...Bref...


Bon, et maintenant, le CHEF-D'OEUVRE....Rien que ça, s'il-vous-plaît, inclinez-vous pour accueillir, le modeste mais formidable ouvrage: "l'élégance du hérisson" de Muriel Barbery:


Il était sur la devanture de la librairie, j'avais déjà les bras remplis, mais, j'avais entendu, ici et là, qu'il était vraiment bien, de plus, sur mon androïd (la claaaasse!!!), j'avais vu une vidéo de témoignages de lecteurs qui avaient a-do-rés!!! Donc, ni une ni deux, je le prends.

Je le lis bien entendu en premier, par peur qu'il ne soit pas terrible et de m'en débarrasser rapidement. Et, franchement, TERRIBLE! arrivé vers la fin, j'ai dû ralentir ma lecture, je ne voulais pas le terminer....Vous savez? cette impression lorsqu'on lit un très très bon bouquin, cette envie de ne jamais le finir, qu'il ne s'arrête jamais....On a parfois cette impression également, lors de très très bon film, mais c'est plus rare....

Commençons par le 4ème de couverture:

"Je m'appelle Renée, j'ai cinquante quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds, et à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.

Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai."

Brrrrrrr, je dois dire qu'à la lecture de ce 4ème de couverture, j'étais vraiment intrigué. Et puis, je n'ai plus lâché le bouquin.....

Quelques passages....

"Personne ne semble avoir pensé au fait que si l'existence est absurde, y réussir brillamment a autant de valeur qu'y échouer, c'est juste plus confortable..." Muriel Barbery


"...Parce que ce qui est beau, c'est ce qu'on saisit alors que ça passe. C'est la configuration éphémère des choses au moment ou on voit en même temps la beauté et la mort. C'est peut-être ça, être vivant: traquer des instants qui meurent..."

"...car, pour vous, je traquerai désormais les toujours dans les jamais. La beauté dans ce monde."

Mais, j'arrête là, il y en aurait tellement à écrire....

Par contre, si vous n'êtes pas encore convaincus, faites des recherches sur le net, je vous mets au défis de trouver des  critiques négatives....Et sans être snob ou intello, ce bouquin est vraiment bien et rafraichissant.....


A bientôt pour d'autres lectures...ou pensées...ou états d'âme.....

A oui, voici la petite vidéo qui tourne et qui accompagne votre lecture...Elle est belle nan? C'est Rose...Je ne me lasse pas d'écouter ses chansons...

 

Mise à jour le Vendredi, 25 Juin 2010 07:46